Made In Cameroon Magazine – Le chanteur de Bikutsi, surnommé affectueusement le « lion blanc », a marqué de son empreinte la scène musicale camerounaise. Formé auprès du groupe Zombies de la capitale, il a rapidement conquis le public grâce à son talent et sa présence scénique. « C’était une voix, un mouvement, une prestance », se souvient Vincent Sosthène Fouda, qui salue « une certaine idée de la musique ».
Malgré son succès, Aïjo Mamadou avait souvent déploré l’attitude du public camerounais envers les artistes. « Les Camerounais aiment leurs artistes morts plutôt que vivants », avait-il déclaré dans une récente interview. Une constatation amère qui l’avait poussé à ironiser sur la valeur accordée aux artistes de son vivant.
La disparition d’Aïjo Mamadou laisse un grand vide dans le paysage musical camerounais. De nombreux artistes et personnalités publiques ont rendu hommage à celui qu’ils considèrent comme une légende. « L’argent a soigné la maladie mais n’a pas soigné la mort », a écrit l’artiste Koppo, résumant l’immense tristesse qui émane de cette disparition.
Né le 28 juillet 1962 à Nanga Eboko, Aïjo Mamadou était non seulement un musicien talentueux, mais aussi un boxeur prometteur dans sa jeunesse. Il laisse derrière lui une œuvre riche et variée qui continuera de résonner longtemps notamment “Etat d’Urgence”, “Levez les doigts” ou encore “Amour & désespoir” qui sont quelques-uns de ses titres à succès.
Par Georges FOE