Made In Cameroon Magazine- Les contribuables camerounais sont appelés à intensifier leurs déclarations d’Impôt sur les Revenus des Personnes Physiques (IRPP) avant la date butoir du 1er décembre 2024. Malgré les multiples rappels et les prorogations accordées par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, l’objectif de mobilisation des recettes fixé par l’administration fiscale semble difficile à atteindre.
En effet, à moins d’un mois de la date butoir du 1er décembre 2024, seulement 42% de l’objectif initial a été atteint. 10 milliards FCF seulement ont été encaissé à fin octobre. Cette situation inquiète la Direction Générale des Impôts (DGI) qui compte sur cette taxe pour combler une partie de ses besoins de financement de l’Etat.
Des sanctions pour inciter au paiement
Face à cette réticence des contribuables, l’administration fiscale a mis en place des mesures coercitives. Les contrevenants s’exposent à des sanctions lourdes, notamment :
- Le retrait du fichier actif des contribuables : Cette mesure prive l’assujetti de l’attestation de conformité fiscale, un document indispensable pour effectuer de nombreuses démarches administratives et commerciales.
- Une amende de 10% du montant des impôts dus : Cette pénalité financière vise à inciter les contribuables à s’acquitter de leurs obligations fiscales dans les délais impartis.
- Impossibilité de créer un compte bancaire, de sollicité la fourniture en eau potable par Camwater ou de l’électricité par Eneo.
Les raisons de cette résistance
Plusieurs facteurs expliquent cette faible adhésion des Camerounais à l’IRPP :
- La complexité de la procédure : Les modalités de déclaration en ligne peuvent sembler complexes pour certains contribuables, notamment ceux peu familiarisés avec les outils numériques. Cependant, Bienvenu Omgba Tabi, chef de cellule du service au contribuable au Centre des impôts de Yaoundé 1er raassure que « Camtel a renforcé la fluidité de la bande passante. Du coût, sur toute l’étendue du territoire et pour tout type d’impots confondus, la DGI est capable de produire 8 000 déclarations par jour ».
- La méfiance envers l’administration fiscale : Un manque de confiance dans la gestion des fonds publics peut inciter certains à retarder ou à éluder le paiement de leurs impôts.
- Le poids de la crise économique : Les difficultés économiques que traverse le pays peuvent pousser les ménages à privilégier leurs dépenses courantes au détriment du paiement de leurs impôts.
Les enjeux pour l’économie camerounaise
Le non-paiement de l’IRPP a des conséquences directes sur les finances publiques. Les recettes fiscales étant une ressource essentielle pour financer les dépenses publiques, leur baisse peut compromettre la réalisation des projets de développement et la mise en œuvre des politiques sociales.
L’Irpp a notamment été réinstauré en mars 2024 par le ministre des Finances Louis Paul Motaze dans le but d’élargir l’assiette fiscale de l’Etat. Ce dernier a notamment indiqué que « les contribuables concernés sont invités à respecter l’échéance (fixée au 1er septembre 2024) afin d’éviter les désagréments qu’engendrerait la mise en œuvre des sanctions prévues pour défaut de déclaration ».