Made in Cameroon Magazine –Dix ans après son entrée en vigueur, la loi de 2013 révisée en 2017, sur les incitations à l’investissement au Cameroun fait l’objet de vives critiques de la part du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam).
« Les incitations aux investissements en République du Cameroun doivent être entièrement repensées », a-t-il déclaré, soulignant que les nombreuses réformes entreprises depuis 2013 ont rendu caduques plusieurs dispositions de cette loi. Parmi les principales lacunes identifiées, Célestin Tawamba cite :
- La confusion dans les critères d’éligibilité : Celle-ci « laisse place à l’arbitraire et ne garantit pas l’équité dans le traitement des dossiers », selon le président du Gecam.
- La non-prise en compte des spécificités des zones enclavées : Cette omission va à l’encontre de la politique de décentralisation et ne favorise pas un développement équilibré du territoire.
- Des mesures inadaptées aux objectifs recherchés : Ces mesures « font perdre des recettes importantes à l’État et augmentent la pression fiscale sur les entreprises existantes ».
- La longueur injustifiée des phases d’installation et d’exploitation : Ces longues périodes permettent à certaines entreprises de bénéficier indûment des exonérations fiscales et douanières.
Un rendement jugé insuffisant
Selon les chiffres avancés par le Gecam, pour 198 milliards de FCFA d’incitations accordées, la richesse créée ne s’élève qu’à 41 milliards de FCFA, soit 0,0018 % du PIB national. Ces résultats sont jugés insuffisants par le patronat camerounais.
Pour rappel, l’Agence de promotion des investissements (API) avait annoncé en février 2023 la signature de 302 conventions avec des entreprises privées, pour un montant total de 5 474 milliards de FCFA d’investissements prévisionnels. Une évaluation d’un échantillon de 100 entreprises a révélé un volume d’investissements réalisés de 987 milliards de FCFA entre 2014 et 2019.