[Made In Cameroon Magazine]- Voici l’intégralité de son propos.
S’unir pour agir ensemble…
Leadership féminin, progrès des femmes, croissance de nos petites entreprises … Des mots, encore des mots. Toujours des mots … Paroles en l’air, souvent prononcées sans conviction. Urgence de s’unir, pour agir ensemble et réussir Ensemble.
Par Mireille FOMEKONG, Présidente de la Commission Entrepreneuriat et Leadership Féminin du GICAM.
Chers ami.e.s
Une commission Entrepreneuriat féminin au Gicam … A quoi ça sert ? Ceux qui ne nous connaissent pas s’imaginent que nous sommes une commission cosmétique. Ceux qui ne connaissent pas le dynamisme de la femme camerounaise croient que nous sommes le pot de fleur qui égaye le salon de notre organisation patronale.
Oh que non. Depuis la création de notre commission, toutes les présidentes successives se sont attelées à placer la problématique d’une meilleure inclusion des femmes au cœur des enjeux et débats économiques de l’heure au Cameroun.
Nous avons travaillé à remobiliser les femmes au sein du GICAM, dans cette commission, puis nous avons été rattrapées par la nécessité d’élargir, d’ouvrir les portes du patronat aux associations qui, dignement, courageusement et, parfois avec très peu de moyens, se battent pour imposer à cette société toujours réticente à accorder une meilleure représentation des femmes dans la vie économique et dans la vie publique tout court.
Ainsi, aux côtés du CWEN, l’association statutairement membre de la commission depuis la formation Germes avec notre partenaire le BIT, nous avons accueilli les Nouvelles Femmes dynamiques africaines, AWEP, ASENIA et nous l’espérons, d’autres nous rejoindront en grand nombre.
Je salue ici la contribution significative des présidentes Carine Andela, Caroline Sack Kemdem, Love Ekoume, Valérie Nougoum. Merci chères présidentes d’avoir compris qu’ensemble nous sommes plus fortes.
Des progrès notables ont été obtenus comme le démontrent les résultats de notre étude sur la représentation et la représentativité des femmes réalisée en collaboration avec notre partenaire le BIT.
Mais beaucoup reste à faire car les écarts de participation dans la population active entre hommes et femmes restent considérables au Cameroun.
Pourtant notre pays doit aux productrices du Made in Cameroon son autonomie alimentaire sur le plan agricole et même de la petite industrie.
Cette inégalité des chances entre femmes et hommes implique un coût économique colossal pour les entreprises et l’économie de notre pays, car elle bride la productivité et pèse sur la croissance.
Selon notre récente étude, les obstacles à l’entrée des femmes dans la vie active (distorsions fiscales, discriminations, prégnance des schèmes et clichés machistes, facteurs socioculturels) ont un coût supérieur à toutes les estimations faites précédemment, et les bienfaits d’une élimination des inégalités entre les sexes sont encore plus importants qu’estimé auparavant.
Il incombe donc aux décideurs politiques de tout faire pour lever d’urgence ces obstacles.
Mieux, il est aujourd’hui prouvé que la présence des femmes dans les hautes instances de décision contribue à une meilleure gouvernance, à une meilleure reddition des comptes, donc à une productivité accrue.
La commission Entreprenariat et Leadership Féminin du GICAM, en coaction avec les associations et sous l’impulsion et le leadership transformationnel de notre président Célestin TAWAMBA, s’est attelée à faire des propositions aux autorités de notre pays à travers, notamment, le plaidoyer de notre commission CEF adressé au gouvernement camerounais.
Ce document sera du reste présenté lors de la soirée de clôture le 7 mars prochain.
Pour fédérer l’action des femmes des régions et celles des zones urbaines et afin d’instaurer un système de sanctions positives récompensant leurs efforts, notre commission CEF lance cette année le concours national des championnes de l’économie.
Cette compétition permettra à celles qui transforment, qui créent de la richesse même à des niveaux infimes, qui innovent, d’être récompensées. Nous osons espérer que cela suscitera une saine émulation.
Pour réunir et rassembler toutes les forces de progrès féminines autour de ces actions, en cohérence avec le plan d’action Gicam en action acte 2 du président TAWAMBA, nous lançons la plateforme digitale Femmes et développement.
Elle rassemblera toutes les femmes d’ici, de la diaspora – donc d’ailleurs – pour aller encore plus loin dans l’indispensable inclusion des femmes dans la vie publique camerounaise.
L’importance de la diversité de genre n’est plus à démontrer.
Comment convaincre les hommes que nous ne voulons pas nous substituer à eux et encore moins procéder à leur remplacement dans les sphères décisionnelles ?
Voyez vous, selon la définition des manuels, la main‑d’œuvre est l’ensemble des effectifs d’hommes et de femmes sur le marché du travail.
Dans la mesure où le remplacement d’un homme par une femme dans cet ensemble ne change rien à la main‑d’œuvre, la diversité de genre n’a pas d’intérêt : hommes et femmes sont censés être parfaitement substituables.
Or, selon nos données (macroéconomiques, sectorielles, et au niveau des entreprises), les femmes et les hommes sont complémentaires dans le processus de production, ce qui bénéficie davantage à la croissance que le seul fait d’augmenter le taux d’emploi des femmes.
Mieux, il est aujourd’hui prouvé que la présence des femmes dans les hautes instances de décision contribue à une meilleure gouvernance, à une meilleure reddition des comptes, donc à une productivité accrue.
Nous avons tout à y gagner. Hommes comme femmes. La société camerounaise dans son intégralité.
Mettons-nous ensemble, femmes politiques, femmes entrepreneurs, femmes des professions libérales, universitaires, bayam sellam, industrielles, managers, cadres dirigeantes…
Mettons nous ensemble pour AGIR ENSEMBLE. Bienvenue à la plateforme Femmes et Développement sous la caution du GICAM, le plus grand patronat d’Afrique centrale.