[Made In Cameroon Magazine] – Plus qu’une meilleure gestion de la pandémie à coronavirus, le Cameroun a trouvé ses propres voies et moyens pour maîtriser la crise sanitaire. Parmi ces moyens, les médicaments traditionnels améliorés dont le gouvernement a adoubé l’efficacité en juillet et septembre 2021.
La guérison des patients est effective. « J’ai été contaminé par le coronavirus en octobre 2021. Toux sèche, maux de tête, diarrhée, perte de goût et d’appétit, difficultés respiratoires… Je suis passé par tous les symptômes. On m’a prescrit le Corocur avec d’autres médicaments que j’ai acheté à la pharmacie de la clinique Les Promoteurs de la Bonne Santé. Je l’ai pris et trois jours après, le résultat des tests ont été négatifs», nous confie Socrate Dasse, habitant au quartier Obili à Yaoundé.
Le Corocur en effet, c’est le médicament créé par le docteur Euloge Yagnigni Mfopou. Cardiologue et promoteur de la clinique susmentionnée, il a su faire du thymus vulgaris (thym) une poudre aux qualités antibactériennes et antivirales, selon la commission nationale de contrôle de ces médicaments. La posologie consiste à « mettre une cuillère à café de la poudre dans une tasse puis ajouter 100 ml d’eau chaude à une température d’au moins 80 degrés Celsius. Par la suite, couvrir et laisser infuser pendant 5 minutes et boire toutes les 8 heures pendant 5 jours ».
A côté du Corocur, l’Elixir Covid et l’Adsak Covid se font aussi une place importante dans le traitement des patients covidés. Issus de plantes médicinales, tous les deux sont l’œuvre de Monseigneur Samuel Kleda, archevêque de Douala. Le prélat et phytothérapeute avant l’homologation de ses remèdes avaient déjà guéris plus de 5 mille patients à Douala sans enregistrés de décès. Avec le désir de faire bénéficier du produit de son génie à la majorité des patients camerounais, le prélat a administré jusque là ses remèdes au prix de rien dans les hôpitaux catholiques et les coordinations diocésaines du pays. Monseigneur Samuel Kleda exporte également ses produits au prix de 20 mille FCFA.
Le 08 juillet 2021, Palubeks du docteur Christine Bekono Mindja, dirigeante du groupe Phytobek’s et Soudikov Plus de l’imam Modibo Soudi ont aussi reçu l’onction du gouvernement pour leur commercialisation sur le marché local.
Le dernier de la liste c’est le « Ngul Be Tara » ( la force des ancêtres en Ewondo, ndlr) ayant reçu la reconnaissance tardive de l’Etat camerounais le 30 septembre 2021. Il s’agit du produit du docteur Marlyse Paule Peyou Ndi Samba. Le médicament est issu d’un mélange de plantes dont l’Alstonia Boonei connu localement sous le nom d’Ekouk, le Guibourtia Tesmannii (Essingan), l’Enanthia Chloranta (Mfol) et bien d’autres plantes médicinales présentes dans les forêts de la région de l’Est habitées par les pygmées.
« Des adjuvants »
Lors de la cérémonie d’homologation de ces médicaments, le ministre de la Santé publique, le docteur Malachie Manaouda a insisté sur l’utilisation de ces produits comme « adjuvants » et non traitement complet.
« Le traitement adjuvant n’est pas le traitement de la maladie. Donc il ne faudrait pas que les gens pensent que quand on est diagnostiqué covid positif, qu’il faille en premier lieu prendre l’adjuvant. C’est complètement faux. Ce traitement est là pour stimuler les effets positifs du traitement standard », a expliqué après lui à la radio du poste national de la Crtv le docteur Laure Minguene, cheffe de l’unité de prise en charge des cas dans la riposte au coronavirus.
Pour plus d’un, il s’agit d’une cabale orchestrée par les industries pharmaceutiques occidentales qui voudraient réduire à néant le potentiel de la pharmacopée africaine. « S’agit-il d’une molécule ou d’une substance qui accompagne un traitement validé ? Cela veut donc dire que les molécules qui ont été validées ne sont pas assez bonnes pour soigner la covid-19 toutes seules. Pour moi, en tant que biochimiste et experte en santé publique, je trouve que c’est une façon de torpiller la médecine traditionnelle. Car, à bien comprendre, les molécules homologuées ne sont pas des molécules qui soignent la covid-19. Et ceci n’est en rien une reconnaissance pour la pharmacopée africaine » a contre-attaqué le Dr Marlyse Paule Peyou Ndi Samba.