[Made In Cameroon Magazine]-Au titre des mois de juillet, août, et septembre 2022 le Cameroun lance l’appel d’offres « aux sociétés de trading pétrolier reconnues sur le marché international » pour la sélection d’un trader. Ainsi donc, la soumission « va se faire sur le lot unique de fuel 3500 qu’il suit : lot A : 30 mille tonnes métriques de fuel oil 3500 ». Selon le MInee Gaston Eloundou Essomba, « le prix final de l’offre sera la moyenne des cotations moyennes (mean) publiées par platt’s european marketscan sous la rubrique CIF NWE, augmentée de la prime ». Pour cela, les sociétés intéressées par cet appel d’offres avaient jusqu’à hier 16 juin 2022 à 12 heures pour déposer leurs offres dans les locaux du ministère de l’Eau et de l’Energie.
Il a noté qu’un appel d’offres allant dans le même sillage avait été lancé au mois de mai dernier. Dans le cadre de cet autre appel pour le 3e trimestre, le gouvernement recherche 510 mille tonnes métriques de produits pétroliers ; répartis en six lots : « lot A : 100 mille tonnes métriques de Super (Gasoline) ; lot B : 65 mille tonnes métriques de Super (Gasoline) ; lot C : 155 mille tonnes métriques de Gasoil ; lot D : 100 mille tonnes métriques de Gasoil ; lot E : 60 mille tonnes métriques de Jet A1 ; lot F : 30 mille tonnes métriques de Fuel 3500 », détaillait le communiqué.
Avec cette nouvelle importation de fuel oil 3500, deux options sont envisageables. D’une part que le/les trader (s) sélectionné (s) à l’issue de l’appel d’offres de mai, n’aient pas pu mobiliser la quantité de fuel oil 3500 recherché ; d’autre part l’Etat camerounais voudrait prévenir une éventuelle pénurie, au vu du contexte mondial marqué par le conflit russo-ukrainien. D’après certaines sources, ” cette crise ne facilite pas les choses“. De plus, en occident, le quatrième trimestre est caractérisé par l’hiver et donc par une forte consommation des produits pétroliers. Si la guerre perdure, les jours qui viennent vont s’annoncer difficiles dans le monde entier. Indiquons ici que les sanctions économiques prises contre la Russie ont restreint l’accès à ce marché et à ses hydrocarbures. Par conséquent, cette situation a occasionné une hausse des prix sur le marché international. Les coûts du baril de pétrole brut sont passés de 51 dollars à 91 dollars (+78%) de janvier 2021 à janvier 2022, et ont atteint 139 dollars en mars 2022, un niveau jamais atteint depuis la crise de 2008. Selon des données de 2020, la Russie est le 2e producteur de pétrole au monde (après les Etats-Unis et avant l’Arabie Saoudite), et le deuxième producteur de gaz (après les Etats-Unis) avec 17% des réserves mondiales.
Toutefois, n’oublions pas que le Cameroun depuis l’incendie qui a ravagé une partie des installations de la Société nationale de raffinage (Sonara), unique raffinerie du pays, le 31 mai 2019, s’établit dans un mécanisme d’approvisionnement en produits pétroliers pour garantir le ravitaillement du marché local.