[Made In Cameroon Magazine]-8 mars, la fameuse journée. Pour plusieurs, cette date est synonyme de réjouissance. Pas plus. Ainsi, plusieurs semaines à l’avance, on se prépare pour les festivités. A l’origine de cette journée internationale pourtant, des actes courageux de plusieurs femmes qui ont lutté pour la reconnaissance de leurs droits, d’où l’appellation “Journée internationale des Droits des Femmes“.
L’évènement historique le plus marquant des luttes qui ont contribué à la consécration de cette journée est celui du dernier dimanche de février 1917 pendant la première guerre mondiale. Selon les sources documentaires, cette journée en calendrier grégorien correspond au 08 mars en calendrier julien utilisé en occident. Les femmes ouvrières socialistes se sont révoltées ce jour contre le Tsar à Petrograd (aujourd’hui Saint Pétersbourg). Leurs réclamations étaient celle du droit au pain et un retour à la paix. Le tsar cède à ces revendications, ce qui marque le début de la révolution bolchevique.
Ces mêmes sources documentaires renseignent également que c’est en 1921 que Lenine, fondateur de l’Etat soviétique de Russie déclare le 8 mars comme étant la journée des Droits des Femmes en hommage aux ouvrières de 1917. L’occasion est saisie par plusieurs pays où siègent des partis socialistes. La tendance se propage dans le monde jusqu’à ce que l’Organisation des Nations Unies officialise cette journée en 1977.
Cependant, l’idée d’une journée consacrée aux droits des femmes est apparue en 1910. C’était lors de la 2e conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague en Danemark. Y participent 100 femmes venues de 17 pays. Clara Zetkin, journaliste et femme politique allemande propose que “les femmes socialistes de tous les pays organisent tous les ans une journée des femmes qui servira en premier lieu la lutte pour le droit de vote des femmes”. Il s’agit de la toute première déclaration solennelle.
Sa proposition connait un succès car le 8 mars 1914, les Allemandes manifestent pour réclamer leur droit de vote. S’en suivirent des manifestations du même genre en France et en Grande Bretagne peu avant de le début de la première guerre mondiale.
En Afrique et au Cameroun en particulier, la journée internationale des droits des femmes connait sa première célébration en 1986. Cela fait donc 37 ans que l’Afrique en miniature s’est arrimée à cette tendance mondiale.
112 ans après l’instigation de cette journée internationale, la mère de l’humanité ne jouit pas encore pleinement de ses droits. Mais au Cameroun, plus particulièrement à Yaoundé, la date est pour plusieurs femmes tout sauf une journée de réflexion. Au centre des préoccupations, « le pagne du 8 mars » et le choix bars, snack bars et boîtes de nuit où les festivités se poursuivront une fois la nuit tombée.
« Je ne sais pas, l’affaire-là c’est même encore quoi ? ». Telle est la réponse que nous donnent quelques unes au sujet du thème de l’édition 2022. Nous les avons interrogées alors qu’elles faisaient le choix du « Kaba du 8 mars » au marché Mokolo.
Les Kabas en question se vendent à partir de 10 mille Fcfa. Un prix assez onéreux pour plusieurs clientes. « C’est trop cher. Je viendrai demain (9 mars, ndlr), peut-être le soir. Je verrai s’ils ne baisseront pas les prix », nous confie Sandrine E, venue en compagnie de sa sœur acheter le « Le Kaba du 8 mars ».
Les couturiers et couturières de leur côtés déplorent la cherté du pagne cette année. 10 mille Fcfa le prix de gros du pagne contre 6800 Fcfa l’année dernière. D’autres sources annoncent également une rupture de stock du côté de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Une situation qui réduit le pouvoir d’achat de leurs clients et rend le business moins juteux que ce qu’ils ont espéré.