[Made In Cameroon Magazine]- À l’ouverture de la 1ère session de la Commission mixte permanente de sécurité transfrontalière et la 2ème session de la Commission Ad Hoc des frontières entre la République du Cameroun et la République du Gabon, le Ministre gabonais de l’Intérieur a demandé une rationalisation de ces deux organes. « Nos commissions Ad Hoc des Frontières et mixte permanente de sécurité transfrontalière doivent gagner en robustesse en commençant par les fondre en un seul organe actif avec des effectifs renforcés et pourvus d’experts de haut niveau. C’est notre clé de voûte, nous devons la consolider et lui donner les moyens d’une action efficace et permanente. Nous allons beaucoup plaider pour asseoir ce renforcement, car il est indispensable », a déclaré Lambert-Noël Matha.
L’objectif de la rencontre étant de réguler et régler les échanges qui se font à la frontière entre le pays de Paul Biya et celui d’Ali Bongo Ondimba ; rappelons que les deux nations partagent leurs frontières du Sud-Cameroun et sont toutes deux, composantes de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Couplés à ceux de la commission ad hoc des frontières, les travaux devraient se pencher sur les mécanismes de régulation des flux humains, économiques et commerciaux entre les deux pays qui partagent une frontière terrestre de quelque 300 kilomètres avec parfois des familles communes situées de part et d’autre de ladite barrière.
La commission mixte permanente de sécurité transfrontalière a été instituée en septembre 2012, avec pour but de permettre aux ressortissants des deux pays, surtout ceux vivant en zone frontalière, de pouvoir circuler sans avoir besoin d’un passeport, mais également de combattre le phénomène du braconnage. En dépit d’un règlement de juin 2008 instituant la libre circulation des personnes et des biens au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont font partie le Cameroun et le Gabon, l’entrée dans l’un et l’autre pays reste conditionnée par l’obtention d’un visa qui coûte 45.000 francs CFA (environ 73 dollars).
Ces deux instances sont en effet « comme de véritables plateformes de concertation et de réflexion sur les questions liées à la délimitation, à la démarcation, ainsi qu’à la sécurité à la frontière entre nos deux pays », a rappelé Paul Atanga Nji, Ministre camerounais de l’Administration territoriale. En rappelant les menaces internes et externes auxquelles les deux États font face, notamment le terrorisme ; l’officiel gabonais a souhaité que « les échanges que nous aurons lors des présentes assises et celles à venir fassent de la question de la maîtrise de notre frontière commune, une priorité de premier ordre, s’appuyant en cela (…) sur les viviers de la Commission mixte permanente ». Le but étant de « circuler librement en tenant mieux nos frontières extérieures en ayant une politique collectivement plus efficace », va-t-il ajouter.
Libreville s’est toujours montrée réticente à mettre en œuvre la libre circulation des biens et des personnes, décidée par les institutions communautaires de la sous-région Afrique centrale. « Je crois que nous devons collectivement agir sur la nécessité de sécuriser nos frontières extérieures, à ce jour fortement éprouvées par une immigration illégale non communautaire et vecteur d’importants risques d’insécurité pour nos deux États », a fait observer le ministre Lambert-Noel Matha.