[Made In Cameroon Magazine] – « Je suis particulièrement émue et fière pour ce prix. La littérature m’a sauvé la vie. C’est grâce à elle que je suis là aujourd’hui », a déclaré la Djaïli Amadou Amal sur la scène du théâtre de l’Odéon à Paris, alors qu’elle venait de recevoir sa distinction. C’est grâce à son roman Les Impatientes publié en 2020 que la native du septentrion a été élue Autrice de l’année 2021. Par le même livre, elle a gagné en 2020 le prix Goncourt des lycéens et en 2019 le prix Orange du livre en Afrique, sous le nom Munyal, Les Larmes de la patience.
La cérémonie de remise des Trophées de l’Edition était initialement prévue en décembre 2021. Livres Hebdo, magazine français de référence dans l’industrie du livre française et organisatrice de l’évènement l’a finalement reportée en avril 2022 en raison de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la covid-19.
L’autrice s’est dit fière de ce cette récompense pour plusieurs raisons.
D’abord, parce que cela met l’accent sur un sujet qui me touche personnellement. J’ai été moi-même victime d’un mariage forcé et de viol conjugal. Je me suis longtemps tue, ça m’a détruite pendant des années, mais l’écriture de ce livre m’a énormément aidée. J’espère qu’à la lecture de mon roman, les autres femmes elles-mêmes victimes de violences se rendront compte qu’elles ne sont pas seules. Ce prix est un vrai message d’espoir.
Le gouvernement a décidé de mettre mon roman au programme des classes de Terminale.
C’était donc pour Djaïli Amadou Amal, une occasion de renouveler son engagement pour l’éducation de la jeune fille du Sahel et contre les mariages forcés. « Ces récompenses me permettent de mettre en lumière la question des mariages forcés. Cela a entraîné une prise de conscience au Cameroun, le gouvernement a décidé de mettre mon roman au programme des classes de Terminale. Le sujet des violences faites aux femmes est appris à l’école. J’espère que les lycéens en sortiront changés », a-t-elle déclaré.
Elle ne compte pas pour autant s’arrêter là. De sa plume, elle continue de remplir les pages de la littérature camerounaise et africaine de ses lettres de noblesse. A cet effet, elle a annoncé la sortie prochaine de son quatrième roman après Walaande, L’art de partager un mari ; Mistiriijo, La mangeuse d’âmes et Munyal, Les Larmes de la patience, retravaillé et réédité par Emmanuelle Collas sous le titre de Les Impatientes. Ce quatrième chef d’œuvre est Cœur du Sahel dont la Peule espère aussi un vibrant succès à l’image de ses précédentes publications.