Made In Cameroon Magazine- Les plantations de bananiers, autrefois symbole de prospérité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, sont aujourd’hui des champs de bataille. La crise anglophone qui sévit depuis 2017 a mis à genoux l’économie de ces régions, autrefois florissantes grâce à l’agriculture. Mais le gouvernement camerounais ne compte pas abandonner.
Le Plan Présidentiel pour la Reconstruction et le Développement (PPRD-NO/SO) a identifié un levier essentiel pour relancer l’activité économique : l’agro-industrie. En soutenant les grands acteurs locaux, notamment la Cameroon Development Coorporation(CDC), Pamol Plantations PLC et Upper Nun Valley Development Authorites (UNVDA), les autorités espèrent non seulement redynamiser l’économie, mais aussi contribuer à la réconciliation nationale.
Le ministre Paul TASONG, en charge du suivi du PPRD-NO/SO, a clairement indiqué lors des travaux de la 14ème session ordinaire de l’Assemblée Régionale du Nord-Ouest que la revitalisation des agro-industries est une priorité absolue du plan de reconstruction qui envisage lancer ses phases deux et trois. Ces entreprises, piliers de l’économie locale, ont été durement touchées par les violences ; et « lorsque ces industries souffrent, la population en général souffre », déclarait celui qui est par ailleurs Ministre délégué auprès du Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Les plantations ont été saccagées, les infrastructures endommagées, et les exportations ont chuté drastiquement, portant ainsi un coup grave à la santé économique du Cameroun en général et du NOSO en particulier.
En soutenant ces géants de l’agro-industrie, le gouvernement espère créer des emplois, générer des revenus et ainsi contribuer à la stabilité de la région. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de reconstruire les infrastructures, mais aussi de redonner confiance aux populations et d’attirer de nouveaux investissements.
Le défi est de taille, car le PPRD-NO/SO fait face à un manque de financement chronique. Rappelons ce pendant que jusqu’à présent, seuls environs 50 milliards de FCFA ont été récoltés sur les 154 fixés par le gouvernement pour l’aboutissement de ce plan de reconstruction. Certains partenaires de l’Etat du Cameroun avaient estimé nécessaire d’organiser a priori un véritable dialogue pour mettre fin à cette crise. Pour autant, la volonté politique est là. En misant sur l’agro-industrie, le gouvernement espère donner un nouvel élan à ces régions meurtries et poser les fondations d’un développement durable.
Par Landry FOUDA