[Made In Cameroon Magazine] – « L’Afrique a déjà raté plusieurs révolutions industrielles. On ne peut pas quand même rater la révolution numérique ! » s’est exclamé Steve Nouyep, le cofondateur de Seed SARL, alors que nous l’avons rencontré. Probablement, c’est cette vision des choses qui a animé le jeune entrepreneur depuis ses années de faculté en 2016.
Avec deux autres collaborateurs, dont Curtis Kakeu et Philippe Nguemtchueng, il dirige aujourd’hui une société dont l’un des projets suscite assez de curiosité : le Seed Scholar, produit de la Seed Digital School.
Plus connu sous le nom de Club informatique, ledit projet vise à préparer les enfants à amorcer le train de la digitalisation en accélération depuis le déclenchement de la crise sanitaire de la Covid-19.
« La libération future de l’Afrique »
Seed Scholar permet aux enfants inscrits (de 4 à 18 ans ) de se rassembler chaque samedi pour participer à un ensemble d’ateliers d’initiation aux métiers de l’ingénierie électronique et informatique.
Le planning de travail est plus élargi en période de vacances. Selon Steve Nouyep, le promoteur de la Seed Digital School, les enfants inscrits apprennent « la manipulation des drones, la création et la programmation des robots, des jeux vidéos, des animations, des applications faisant intervenir la réalité virtuelle ». Ils apprennent aussi la « programmation des outils électroniques tels que les smartphones, les ordinateurs, etc ».
Poursuivant ce projet, Steve Nouyep et ses partenaires entendent préparer les jeunes camerounais en particulier et africains en général à l’émancipation numérique, et les amener à être des bâtisseurs d’un tissu économique solide grâce à l’ingénierie numérique. Tel que cela s’est opéré dans la Silicon Valley aux États-Unis d’Amérique.
« Selon les récentes études scientifiques, 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore. Cela signifie qu’il y a énormément de métiers qui vont être créés et seront accessibles essentiellement aux personnes qui auront un profil informatique ou électronique, ou un autre allant dans ce sens. Nous nous sommes dit qu’il fallait créer un environnement pour permettre aux enfants de se préparer pour ces métiers. Nous voulons la libération future de l’Afrique »
Steve Nouyep, Directeur de la Seed Digital School
Plus de 1000 enfants formés
Pour le jeune enseignant d’informatique, diplômé de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, son Club informatique assure aussi une éducation de qualité pour la jeunesse camerounaise, la rendant encore plus compétitive sur la scène internationale. Ceci grâce à la place préférentielle accordée à la pratique dans l’apprentissage. Cela assure par ailleurs une meilleure insertion professionnelle pour la prochaine génération.
Pour chaque parent ayant inscrit son enfant à ce projet, le retour a été toujours plus que satisfaisant. Ceci, d’autant plus que Steve Nouyep ne se limite pas seulement à la transmission des compétences aux enfants. Il amène également ses apprenants à exceller dans tous les domaines d’études à l’école grâce à un programme d’accompagnement baptisé « Powerful Mind ».
Au compteur, plus de 1000 enfants formés à ce jour, avec plus de 500 ateliers d’initiation à la réalité virtuelle organisés et un centre d’innovation numérique pour leur déploiement. Le projet dispose également de cinq laboratoires virtuels.
Mais Steve Nouyep compte bien aller plus loin. Le techno-pédagogue et passionné des questions d’éducation travaille sur l’implantation de son projet dans plusieurs écoles de la ville de Yaoundé.
Suivront les écoles de Douala, pour finir par celles des capitales des autres régions. Pour y arriver, la Seed Digital School a lancé une levée de fonds en cours, avec une souscription de 50 mille Fcfa minimum pour chaque investisseur.
Bien plus, l’enseignant, par ailleurs écrivain, rêve de mettre sur pied une école hybride. « Il s’agit d’une école qui intégrera les enfants dès la classe de la Sil pour un parcours allant du primaire au supérieur. Ils suivront non seulement un cursus classique comme c’est le cas dans d’autres écoles aujourd’hui. Mais aussi, nous ajouterons progressivement des sciences appliquées telles que les mathématiques, la physique, l’informatique, etc. jusqu’au supérieur », a expliqué Steve Nouyep.
L’entrepreneur souhaite semer les graines de l’innovation (comme « Seed » le nom de la société le fait bien comprendre).
Ces graines pourront manipuler les nouvelles technologies afin d’apporter des solutions aux problèmes camerounais, sans avoir à fréquenter l’école occidentale.
Pour l’instant cependant, l’heure est à la levée des fonds pour l’implantation du projet Seed Scholar dans les collèges et lycées du Cameroun.