[Made In Cameroon Magazine]- Le ministre du Commerce Luc Magloire Magloire Mbarga Atangana avait pourtant parlé de 672 milliards Fcfa au cours d’une conférence de presse à Yaoundé. Que non ! L’Etat devra y ajouter plus de 100 milliards Fcfa pour réussir à maintenir les prix du carburant à la pompe jusqu’en décembre 2022. Ces deux montants dépassent d’ailleurs de loin l’enveloppe de 480 milliards Fcfa adopté par le Parlement en juin dernier suite à l’ordonnance du président de la République portant modification de la loi finance 2022.
Ce nouveau chiffre de 780 milliards Fcfa, conforte davantage le Fonds monétaire international (Fmi) dans sa position favorable à la levée de la subvention. Pour l’institution de Bretton Woods, il s’agit d’un suicide pour les caisses du trésor de l’Etat. D’autant plus que mobiliser des sommes aussi énormes sur le court et moyen terme et en temps réel s’avère difficile. « Il convient de faire observer que ces perturbations sont dues principalement, à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut effectivement mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers », a donc expliqué le ministre Gaston Eloundou Essomba dans son communiqué du 11 juillet 2022, alors que la pénurie de gasoil atteignait son paroxysme sur le territoire national.
Cette récente pénurie de carburant témoigne à suffisance de la difficulté de la situation. En effet, tel qu’a également annoncé le ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba, la subvention du seul mois de juin a nécessité 80 milliards Fcfa à payer cash. La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), en manque de devises pour ce volume de transaction économique, n’a pas pu résoudre le problème à temps, surtout avec notre balance commerciale déficitaire.
Par ailleurs, l’inflation et plus particulièrement l’envolée des cours du pétrole et du fret maritime à l’international a poursuivi son chemin après cette crise. Dans une telle conjoncture, le gouvernement camerounais sera forcé de suspendre la subvention, au lieu de la lever progressivement tel que cela a été annoncé pour 2023.