[Made In Cameroon Magazine]- Ce n’est plus l’affaire des autres. La variole du singe dont l’épidémie s’est déclarée depuis juin en Occident est désormais bel et bien présente en terre camerounaise. Bien entendu, la maladie existait avant même les ravages du coronavirus.
Sur 10 régions, 4 sont déjà touchées : le Centre, le Littoral, le Sud et le Sud-Ouest.
Pas de panique. Les précautions à prendre pour ne pas être contaminé sont tout aussi simples que bonjour. Mais avant, voyons comment cette variole du singe se propage.
Pour contracter cette maladie en effet, il faut un contact rapproché prolongé entre l’individu contaminé et les autres. Considérant cela, voici par où vous pouvez chopper le virus de la maladie.
- Les animaux contaminés (morsure, griffure);
- La viande pas bien cuite;
- Les animaux sauvages;
- Le linge des personnes contaminées par la maladie (faible probabilité);
- Dans certains cas les rapports sexuels;
- L’inhalation de grosses gouttelettes respiratoires.
Les symptômes de la variole du singe ont quelques points de ressemblance avec ceux de la syphilis, la varicelle, l’herpès. Il est donc impératif de rencontrer un médecin pour se faire consulter, si jamais vous avez des soupçons.

Les symptômes de la variole du singe
La variole du singe se manifeste à travers des éruptions cutanées sur tout le corps, de la tête aux pieds, et même sur les organes génitaux. Elles finissent par former des bosses qui ressemblent aux cloques et dont le liquide à l’intérieur est infectieux.
Ces éruptions cutanées apparaissent 1 à 5 jours après l’infection. Ils peuvent parfois attendre jusqu’à 21 jours pour faire leur apparition.
Les personnes infectées guérissent généralement sur une période allant de deux à quatre semaines. Elles doivent rester isolées durant le traitement.
Se protéger de la variole du singe
Pour éliminer les risques de contracter cette maladie :
- Laver régulièrement les mains avec de l’eau propre et du savon ;
- S’abstenir de la viande mal cuite ;
- Éviter les contacts physiques avec animaux sauvages ;
- Éviter les contacts physiques avec les animaux errants, les cadavres d’animaux ou les animaux mal portants ;
- Ne pas partager le linge ou la literie avec les personnes infectées par la variole;
- Enfin, éviter tout contact étroit avec les individus infectés par la variole.
Observez ces mesures et il est certain que vous serez comptés parmi les intouchables de la variole du singe.
Premier cas découvert en 1970
C’était en République Démocratique du Congo que le premier cas de variole du singe a été découvert chez un enfant. Par la suite, le pays a été le plus touché par cette zoonose.
10 ans plus tard cependant, la variole du singe a été officiellement maîtrisée et éradiquée, avec un taux de prévalence de 85% par immunité croisée induite par la vaccination antivariolique.
Au Cameroun, c’est en 2014 que cette zoonose est apparue dans la localité de Mbinang à Minta dans la région du Centre, avec deux souches virales: la souche dite d’Afrique de l’Ouest ; avec un taux de létalité autour d’1%, elle est présente au Nigeria, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone, au Liberia, etc. La seconde est la souche dite du Bassin du Congo, plus virulente avec un taux de létalité autour de 8%. Elle sévit au Cameroun, en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo, au Gabon. Le Cameroun porte les deux souches étant donné qu’il est le point de rencontre entre les deux zones géographiques.

Depuis 2020 après le décès d’un cas à Ayos dans la région du Centre, les services de prévention sanitaire sont en alerte.
En juillet 2022 alors que la variole du singe est réapparue en Europe, en Amérique et en Australie, cela a démontré que les souches du virus ont évolué, déconstruisant d’ors et déjà la thèse selon laquelle cette virose ne pouvait survivre que dans les zones tropicales, en raison de leurs écosystèmes favorables à la propagation de cette maladie.
Bien plus, il a été découvert au courant du mois de juillet dernier que les populations européennes les plus touchées par la variole du singe étaient les hommes homosexuels et les hommes ayant plusieurs partenaires sexuels.
Pour ce cas, le virus se serait isolé dans le sperme selon les médecins. Il est donc fort probable que la variole du singe deviennent une infection sexuellement transmissible.
Pour rappel, le Cameroun s’était déjà remobilisé depuis juillet dernier pour apporter une réponse adéquate, au cas où cette maladie encore connue sous le nom d’orthopoxvirose arrivait à se répandre comme en Europe.
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les zoonoses célébrée le 6 juillet, le Programme national de Prévention et de Lutte contre les Zoonoses Émergentes et Réémergentes autour d’une table ronde s’est penché sur la question de la réponse sanitaire du Cameroun à l’avenir.
« En plus de la coordination multisectorielle de la réponse, il y a le renforcement de la surveillance pour la détection rapide des cas et leur prise en charge. Bien que la létalité ne soit pas très élevée, la prise en charge de cette maladie doit être effective et est gratuite dans les formations sanitaires des districts de santé dans lesquels surviennent ces cas », a souligné le Dr Linda Esso, sous-directeur de la lutte contre les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique au micro de Cameroon Tribune à l’occasion de cette réflexion.