[Made In Cameroon Magazine]-L’objectif est de captiver l’attention du plus grand nombre de personnes. Chacun y va de sa manière pour passer le message. A la télévision, les promoteurs de cette médecine occupent des tranches horaires. Spots publicitaires audiovisuels et micros-programmes sont diffusés en longueur de journées. Au cours des émissions, ces « doctas » comme ils se font appeler, laissent entendre leurs capacités à éradiquer de manière naturelle les maladies, qu’il s’agisse de faiblesses sexuelles, de chlamydia, des hémorroïdes ou de fièvre typhoïde. Ce sont les chaînes de télévisions privées qui sont les plus visées par ces traitants.
A titre illustratif, les Docteurs Brand Kamdem (BK) et Abdelaziz Nimotalahi sont très connus par la majeure partie des habitants de la ville de Douala en raison des publireportages réalisés sur leurs performances. Selon un proche du Dr Nimotalahi, « le choix de la télévision comme support de communication a pour objectif de parler et de montrer en même temps aux malades que nous sommes capables de résoudre leurs problèmes de santé », nous dit-il avant d’affirmer par la suite que c’est grâce à la télévision que son employeur s’est bâti une renommée.
L’affichage, un recourt incontournable
C’est le média le plus utilisé dans la médecine traditionnelle. Certains adjuvants de cette médecine estiment que « se faire connaître par une banderole ou un tract affiché, entraine moins de dépenses ». Le coût élevé d’un espace publicitaire en télévision et en radio oriente ces hommes et femmes vers la confection des « flyers » qu’ils affichent dans les rues.
Il est difficile aujourd’hui de ne pas apercevoir ces affiches apposées sur les murs, les poteaux électriques et même dans les taxis. Le but reste le même. Il faut intéresser le maximum de personnes. « Il y a beaucoup de personnes qui entrent et sortent des taxis tous les jours. Quand nous affichons nos domaines de compétences et nos contacts, ils ont la possibilité de nous joindre. Et nous nous sommes rendus compte que plusieurs ont besoin de se faire traiter mais ne savent pas où aller », explique Desmond Kuisseu, traditionaliste.
Les véhicules ambulants sont aussi un moyen rendu populaire. En longueur de journées, ces cars sillonnent les carrefours et les quartiers, réveillant au passage les personnes endormies et captivant l’attention des personnes distraites. Le véhicule le plus remarqué dans la ville de Yaoundé est celui du regretté Docteur Dewah. Ce naturopathe a pris la peine de faire recouvrir ses appareils mobiles de son nom et des couleurs qui signalent sa présence.
L’entrée en scène de la carte
La carte de visite a fait son entrée dans cet univers. La plupart de ces traitants ne laissent pas repartir un malade ni même un visiteur sans lui remettre une carte de visite. Ce nouveau support de communication est employé non seulement par ceux qui disposent d’un cabinet de soins ou d’une clinique, mais aussi par ceux qui font de leurs domiciles personnels un lieu de consultation et d’hospitalisation. La communication autour de cette médecine a dépassé l’époque « du bouches à oreilles » pour épouser les canaux modernes de transmission de l’information.